L'édition indépendante

Un éditeur indépendant est un éditeur n’appartenant pas à l’un des grands
groupes précédents, ni à aucun autre type d’organisme (entreprise, syndicat, etc.) Beaucoup de ces éditeurs indépendants peuvent être qualifié de “ petit “, non par leur qualité, mais par leur chiffre d’affaires en comparaison des grands groupes. Sur 3 000 éditeurs recensés par le SNE, seulement 208 ont un CA dépassant 500 000 euros (seuil utilisé par l’administration fiscale pour distinguer petite et moyenne entreprise).
Parmi ces 2 800 autres structures d’édition, que l’on peut qualifier de “petits éditeurs”, la plupart sont, par choix ou force des choses, des éditeurs indépendants. Ces éditeurs sont de tailles et de sortes différentes. Leur forme juridique varie (association, Sarl, coopérative, etc.). Leur localisation géographique varie, avec une vraie différence de moyens entre Paris et la province (médiatisation, subvention, lectorat, etc.), spécialisation ou non, avec ou sans salarié, familiale ou professionnelle, petit ou gros catalogue...

Une étude menée par Dilicom, sur la base du FEL (le fichier exhaustif de l’édition), indique qu’il y aurait environ 3 000 éditeurs indépendants et qu’ils représenteraient 25% des titres publiés en France.
Selon l’enquête réalisée par le SNE, sur un échantillon de 307 éditeurs, dont 113 sont indépendants, ils réprésenteraient 10% des titres publiés, et autour de 1% du CA global.

Ainsi ces éditeurs représentent une part non négligeable de la production française, mais surtout permettent l’édition d’ouvrages hors mode, ne répondant pas avant tout à un besoin de rendement et de rentabilité. Ils permettent aussi le maintien de certains secteurs de l’édition très peu rentables, voire pas du tout rentables, tels que la poésie, demeurant d’une richesse de création impressionnante, mais représentant moins de 0,3 % des ventes de livres en France.

Pour finir, certaines distinctions peuvent se faire chez les éditeurs indépendants :

On peut distinguer les moyens éditeurs, au chiffre d’affaires supérieur à 500 000 euros, et fonctionnant avec plusieurs salariés au niveau national.
Les petits éditeurs, au chiffre d’affaires compris entre 150 000 et 500 000 euros, possédant une structure d’entreprise, et publiant de nouveaux titres régulièrement.
Les éditeurs au chiffre d’affaires inférieur, sans réelle structure professionnel (dont le responsable a un métier de complément), et publiant moins de 10 titres par an, peuvent être appelés micro-éditeurs.

Certains de ces éditeurs se spécialisent dans un domaine précis, par choix, ou parce que le secteur concerné est encore libre de trop de concurrence, notamment de celle des grands groupes nationaux. Ces éditeurs spécialisés peuvent élargir plus ou moins leur champs d’activités. Les domaines facilement concernés par ces éditeurs seront : la poésie, le théâtre, l’histoire locale, les études scientifiques, ...
Les éditeurs non spécialisés, seront des éditeurs généralistes et publieront des ouvrages concernant plusieurs catégories de livres (mais rarement toutes).

Une autre distinction se fait sur la caractéristique géographique. Il s’agit des éditeurs de région, ou éditeurs régionalistes. Il ne s’agit pas uniquement d’éditeurs installés en région (certains éditeurs de région ont une diffusion et un catalogue national), mais d’éditeurs qui choisissent d’exercer leur activité uniquement dans une région donnée. Ainsi ils préféreront des auteurs locaux, des sujets locaux, et seront diffuser et distribuer régionalement et non nationalement (le secteur d’activité étant plus ou moins grand et même parfois très grand - tout le Grand Ouest par
exemple).